La P’tite revue n°12 (octobre 2015)
Le mot du président : Jésus passe en soirée au milieu de son peuple ! La « Fête-Dieu » 2015 dans les rues touristiques de Paris
Chers amis,
Ce samedi 6 juin 2015 a été un événement très important pour notre mouvement : c’est en effet la première fois que nous organisions une procession du Saint-Sacrement ! 600 pèlerins ont marché avec Jésus réellement présent, passant avec nous parmi les parisiens, les touristes, les badauds et devant les restaurants bondés en cette soirée d’été. Et pour que notre joie soit parfaite, il nous a gratifié d’un beau temps idéal.
La genèse d’une procession : de Montmartre à Saint-Denis
Mais comment cela a-t-il pu se faire ? Grâce à Mgr Lebrun, tout nouvel archevêque de Rouen, qui en 2005, alors curé de la basilique de Saint-Denis, nous avait accueillis pour le « pélé nocturne ». Il nous avait suggéré l’année suivante une procession depuis le Sacré-Cœur de Montmartre jusqu’à Saint-Denis.
C’est ainsi qu’en juin 2006, avec notre grande croix, notre Vierge de Fatima, près de 100 bannières, en collaboration avec l’association « Bannières 2000 » nous avons répondu à son défi et, durant 3 heures, parcouru avec 600 pèlerins les rues du 18e, de Saint-Ouen et de Saint-Denis sous un soleil radieux. C’est avec joie, simplicité et fierté que notre cortège, fort bigarré grâce à la présence nombreuse d’Ultramarins et d’Africains, est arrivé sans encombre à la basilique, accueilli par Mgr Lebrun.
La visibilité au cœur de la cité. Les chrétiens ne vivent pas comme des taupes !
Ce témoignage de la visibilité de l’Église au cœur de la cité est capital ! Notre société retrouve pour des considérations matérielles la valeur de l’uniforme, et de fait, la fierté d’exprimer une identité. Ainsi, des entreprises et des commerces habillent leur personnel d’uniformes pour permettre à leurs clients de les identifier plus facilement, et être ainsi plus proches d’eux, d’autres vont même jusqu’à faire appel à des grands couturiers. Étrangement, ce souci identitaire se retrouve aussi dans les tatouages (aux symboles parfois tristement morbides ou agressifs). Outre l’effet de mode, cet engouement ne correspond-il pas en fait au besoin de révéler une identité (souvent révoltée) un état d’esprit ou encore une appartenance à une croyance ? Alors nous, chrétiens, loin de vivre comme des taupes, nous exprimons à plus forte raison notre identité de disciples du Christ et nous chantons et prions dans Paris par ces processions.
En 2011, nous avons pensé qu’il était essentiel de centrer notre « pélé nocturne » de juin sur la solennité de la fête du Corps et du Sang du Christ, avec ce désir au fond du cœur de pouvoir un jour présenter Jésus à la foule. Et, pour mieux donner à cette procession un caractère missionnaire, le pélé commence désormais par une exposition du Saint-Sacrement, avec adoration, lecture évangélique, méditation, avant la bénédiction d’envoi en mission.
De Notre-Dame à Saint–Sulpice
Jésus a annoncé la Bonne Nouvelle du salut en passant dans les rues et sur les places de Jérusalem et des autres villes et villages de Palestine. Ses contemporains étaient pour certains haineux, pour d’autres dubitatifs, pour d’autres encore curieux, pour d’autres enfin conquis et convertis par sa parole et par ses actes. Ce samedi soir 6 juin 2015, Jésus réellement présent au Saint-Sacrement a refait la même chose avec nous au milieu des rues bondées entre Notre-Dame et Saint-Sulpice. Que de visages émus, priants ou étonnés croisés sur son passage !
Nos remerciements vont au cardinal Vingt-Trois pour sa confiance, à Mgr Jacquin qui a bien voulu bénir notre procession partie depuis le parvis de Notre-Dame, à Mgr Beau pour son soutien et la présidence de la messe de cette si belle solennité, au père Duloisy qui a porté le Saint-Sacrement, et enfin au père Lacroix, curé de Saint-Sulpice, qui nous accueille avec toujours autant de bienveillance. Partir de Notre-Dame de Paris, l’église mère, pour porter le Christ : quelle grâce !
Le 28 mai 2016, Jésus marchera de nouveau avec nous dans les rues de Paris. Qu’on se le dise !
Vincent Terrenoir