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Pour l’Unité

du monde par l’Église catholique

« Rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11, 52)
▪︎ Publié il y a 5 ans ▪︎

Que veut dire : « Unité et Unicité de l’Église » ?

Le Seigneur Jésus est lui-même dans l’Église et l’Église est en lui

16. Le Seigneur Jésus, unique sauveur, n’a pas simplement établi une communauté de disciples mais il a constitué l’Église comme mystère de salut : il est luimême dans l’Église et l’Église est en lui (cf. Jean 15,1ss. ; Galattes 3,28 ; Éphésiens 4,1516 ; Ac 9,5) ; c’est pourquoi la plénitude du mystère salvifique du Christ appartient aussi à l’Église, inséparablement unie à son Seigneur. La présence et l’œuvre de salut de JésusChrist continuent en effet dans l’Église et à travers l’Église (cf. Colossiens 1,2427),47 qui est son Corps (cf. 1 Corinthiens 12,1213.27 ; Colossiens 1,18).48 Et comme la tête et les membres d’un corps vivant sont inséparables mais distincts, le Christ et l’Église ne peuvent être ni confondus ni séparés et forment un seul « Christ total ».49 Cette nonséparation est aussi exprimée dans le Nouveau Testament par l’analogie de l’Église comme Épouse du Christ (cf. 2 Corinthiens 11,2 ; Éphésiens 5,2529 ; Apocalypse 21,2.9).50

Par conséquent, compte tenu de l’unicité et de l’universalité de la médiation salvifique de JésusChrist, on doit croire fermement comme vérité de foi catholique en l’unicité de l’Église fondée par le Christ. Tout comme il existe un seul Christ, il n’a qu’un seul Corps, une seule Épouse : une « seule et unique Église catholique et apostolique ».51 De plus, les promesses du Seigneur de ne jamais abandonner son Église (cf. Matthieu 16,18 ; 28,20) et de la guider par son Esprit (cf. Jean 16,13) impliquent, selon la foi catholique, que l’unicité et l’unité, comme tout ce qui appartient à l’intégrité de l’Église, ne feront jamais défaut.52

Les fidèles sont tenus de professer qu’il existe une continuité historique — fondée sur la succession apostolique53 — entre l’Église instituée par le Christ et l’Église catholique : « C’est là l’unique Église du Christ […] que notre sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur (cf. Jean 21,17), qu’il lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Matthieu 28,18ss.), et dont il a fait pour toujours la “colonne et le fondement de la vérité” (1 Timothée 3,15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle se trouve [subsistit in], gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques qui sont en communion avec lui ».54 Par l’expression subsistit in, le Concile Vatican II a voulu proclamer deux affirmations doctrinales : d’une part, que malgré les divisions entre chrétiens, l’Église du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Église catholique ; d’autre part, « que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures »,55 c’estàdire dans les Églises et Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en pleine communion avec l’Église catholique.56 Mais il faut affirmer de ces dernières que leur « force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique ».5

17. Il existe donc une unique Église du Christ, qui subsiste dans l’Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques en communion avec lui.58 Les Églises qui, quoique sans communion parfaite avec l’Église catholique, lui restent cependant unies par des liens très étroits comme la succession apostolique et l’Eucharistie valide, sont de véritables Églises particulières.59 Par conséquent, l’Église du Christ est présente et agissante dans ces Églises, malgré l’absence de la pleine communion avec l’Église catholique, provoquée par leur nonacceptation de la doctrine catholique du Primat, que l’Évêque de Rome, d’une façon objective, possède et exerce sur toute l’Église conformément à la volonté divine.60

En revanche, les Communautés ecclésiales qui n’ont pas conservé l’épiscopat valide et la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique,61 ne sont pas des Églises au sens propre ; toutefois, les baptisés de ces Communautés sont incorporés au Christ par le baptême et se trouvent donc dans une certaine communion bien qu’imparfaite avec l’Église.62 Le baptême en effet tend en soi à l’acquisition de la plénitude de la vie du Christ, par la totale profession de foi, l’Eucharistie et la pleine communion dans l’Église.63

« Aussi n’estil pas permis aux fidèles d’imaginer que l’Église du Christ soit simplement un ensemble — divisé certes, mais conservant encore quelque unité — d’Églises et de Communautés ecclésiales ; et ils n’ont pas le droit de tenir que cette Église du Christ ne subsiste plus nulle part aujourd’hui de sorte qu’il faille la tenir seulement pour une fin à rechercher par toutes les Églises en commun ».64 En effet, « les éléments de cette Église déjà donnée existent, unis dans toute leur plénitude, dans l’Église catholique et, sans cette plénitude, dans les autres Communautés ».65 « En conséquence, ces Églises et Communautés séparées, bien que nous les croyions souffrir de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut, dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique ».66

Le manque d’unité entre les chrétiens est certes une blessure pour l’Église, non pas comme privation de son unité, mais « en tant qu’obstacle pour la réalisation pleine de son universalité dans l’histoire ».67

Déclaration Dominis Jesus (Le Seigneur Jésus)
de la Congrégation pour la doctrine de la foi
sur l’unicité et l’universalité salvifique
de Jésus-Christ et de l’Église
IV.  Unicité et unité de l’Église
6 août 2000

Source : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20000806_dominus-iesus_fr.html

 

47 Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 14.
48 Cf. ibid., n. 7
49 Cf. S. Augustin, Enarrat. in Psalmos, Ps. 90, Sermo 2, 1 : CCL 39, 1266 ; S. Grégoire le Grand, Moralia in Job, Praefatio, 6, 14 : PL 75, 525 ; S. Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, III, q. 48, a. 2, ad 1.
50 Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 6.
51 Grand symbole de foi de l’Église arménienne : DH 48. Cf. Boniface VIII, Bulle Unam Sanctam : DH 870-872 ; Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 8.
52 Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 4 ; Jean-Paul II, Encycl. Ut unum sint, n. 11 : AAS 87 (1995) 921-982.
53 Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 20 ; cf. aussi S. Irénée, Adversus haereses, III, 3, 1–3 : SC 211, 20-44 ; S. Cyprien, Epist. 33, 1 : CCL 3 B, 164-165 ; S. Augustin, Contra adversarium legis et prophetarum, 1, 20, 39 : CCL 49, 70.
54 Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 8.
55 Ibid., cf. Jean-Paul II, Encycl. Ut unum sint, n. 13. Cf. aussi Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 15 et Décr. Unitatis redintegratio, n. 3.
56 Contraire à la signification authentique du texte conciliaire est donc l’interprétation qui tire de la formule subsistit in la thèse que l’unique Église du Christ pourrait aussi subsister dans des Églises et Communautés ecclésiales non catholiques. « Le Concile avait, à l’inverse, choisit le mot subsistit précisément pour mettre en lumière qu’il existe une seule “subsistance” de la véritable Église, alors qu’en dehors de son ensemble visible, existent seulement des elementa Ecclesiae qui — étant des éléments de la même Église — tendent et conduisent vers l’Église catholique » (À propos du livre « Église : charisme et pouvoir » du P. Leonardo Boff. Notification de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi : AAS 77 [1985] 756-762).
57 Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 3.
58 Cf. Congr. pour la Doctrine de la Foi, Décl. Mysterium Ecclesiae, n. 1 : AAS 65 (1973) 396-408.
59 Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, nn. 14 et 15 ; Congr. pour la Doctrine de la Foi, Lett. Communionis notio, n. 17 : AAS 85 (1993) 838-850.
60 Cf. Conc. OEcum. Vat. I, Const. dogm. Pastor aeternus : DH 3053-3064 ; Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 22.
61 Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 22.
62 Cf. ibid., n. 3.
63 Cf. ibid., n. 22.
64 Congr. pour la Doctrine de la Foi, Décl. Mysterium Ecclesiae, n. 1.
65 Jean-Paul II, Encycl. Ut unum sint, n. 14.
66 Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 3.
67 Congr. pour la Doctrine de la Foi, Lett. Communionis notio, n. 17. Cf. aussi Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 4.