Le terme « Mystère de l’Église »
Qu’entend-on par « Mystère de l’Église » ?
Le 21 novembre 1964, au cours du Concile Vatican II, le saint pape Paul VI a promulgué la Constitution dogmatique sur l’Église dénommée Lumen gentium (Le Christ, lumière des nations). Le chapitre premier de ce document majeur est intitulé « Mystère de l’Église ».
Le concile Vatican II est le premier concile à s’être réuni non pas pour régler des dissensions dogmatiques entre catholiques ou entre chrétiens mais, notamment, pour expliquer aux fidèles catholiques et au monde ce qu’est l’Église, son rôle, son but et sa raison d’être. Il faut noter que cette constitution a été approuvée à la quasi unanimité (2 151 voix pour, 5 voix contre).
Certes, le pape Pie XII, dans sa lettre encyclique du 29 juin 1943 Mystici Corporis Christi (Corps mystique de Jésus-Christ), évoquait cette réalité de l’Église, « le corps mystique de Jésus-Christ et de notre union en lui avec le Christ », mais il l’abordait surtout dans l’aspect de l’Église militante. La constitution dogmatique Lumen Gentium a repris des éléments dans la lettre encyclique de Pie XII mais est allé au-delà, et sa portée est encore plus importante puisque c’est le saint-père, en union avec les évêques du monde entier, qui a promulgué cette constitution. Pour l’Église catholique, c’est donc l’Esprit Saint lui-même qui délivre au monde cette sublime vérité de foi à laquelle tout catholique se doit d’adhérer.
On retiendra du n°1 de ce chapitre premier le texte ci-dessous qui définit le but de l’Église : faire l’unité du genre humain dans le Christ, la pleine unité de tous les hommes dans le Christ.
« Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16, 15). L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de mettre dans une plus vive lumière, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. À ce devoir qui est celui de l’Église, les conditions présentes ajoutent une nouvelle urgence : il faut que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent également leur pleine unité dans le Christ.«