La P’tite revue n°20 (avril 2018)
Le mot du président : Que notre joie soit parfaite… dans un monde si souvent blasé.
Chers amis,
Il me paraît important d’attirer votre attention sur le thème de la joie, un des neuf fruits de l’Esprit Saint, tandis que nous approchons de cette si importante fête de la Pentecôte. Je puis affirmer que la joie, qui est un don de Dieu, est un sérieux atout pour nous aider dans la vie.
La joie divine, bien supérieure à de la satisfaction éprouvée par rapport à des personnes, à des événements ou à des choses, est un état intérieur qui résulte d’une foi vive en Dieu parce qu’on se sait aimé de lui. Cette réalité engendre une saine confiance en soi et irradie progressivement toutes nos pensées et toutes nos activités. Elle génère une espérance et aussi un état d’esprit positif, un allant et un enthousiasme qui, combinés à la volonté, permettent de vivre le quotidien avec une grande confiance en Dieu, tant dans les moments heureux que malheureux. Et quand bien même notre moral chute au plus bas, cette joie divine en sommeil pour un temps couve tel un feu de braises qui continue son œuvre de réconfort chaleureux.
La joie divine n’est ni le fait de « s’éclater », ni une exultation béate qui nous pousserait à fuir les soucis de ce monde pour planer dans une sorte d’état mystique nuageux. Non ! Tout en nous gardant les pieds sur terre, cette joie permet de nous épanouir et de nous émerveiller en toutes circonstances, sans naïveté, des rencontres que nous faisons, des événements que nous vivons et de percevoir ainsi la présence quotidienne, et même l’irruption concrète de Dieu dans notre vie. C’est ce « petit plus spirituel » qui, je trouve, manque particulièrement à bien de nos contemporains que je crois volontiers blasés et saturés par le matérialisme et
le consumérisme ambiants, lesquels rasent toute velléité d’élévation spirituelle et de croyance en Dieu, surtout au Dieu unique de la Révélation judéo-chrétienne.
Permettez-moi cette digression : de nombreux contemporains se disent athées par rapport à « notre » Dieu. Pourtant, paradoxalement, ne mettent-ils pas allègrement leur foi en leur propre personne et leur savoir, leurs titres et leur position sociale, leurs biens matériels et leurs conquêtes ? Ne s’agit-il
pas en réalité de croyances en des dieux multiples ? Ceux-ci peuvent-ils procurer la même joie ?
Si je peux écrire ce néologisme, le chrétien ne souffre pas de cette « blasitude » propre aux sociétés modernes. N’est-ce pas d’ailleurs chose étrange que l’esprit de ce monde qui revendique l’épanouissement par une émancipation de la tutelle de Dieu et qui, en fin de compte, entraîne ceux qui le suivent à se réveiller un jour avec la « gueule de bois » ? En effet, qui pourrait honnêtement affirmer que le matérialisme, l’individualisme et le relativisme, sorte de trinité divine des temps modernes, sont capables de combler la soif de transcendance inhérente à l’homme ? Seul Dieu peut procurer cette joie divine. « Lorsqu’il y a ce contact avec Dieu, il y a la joie. » (Benoît XVI). Cette joie est donc intimement liée à la foi en Dieu, les deux allant de paire.
C’est bien ce qu’attestent ces quelques passages de la Bible qu’il peut-être fort utile de (re)lire. Il y en a bien d’autres encore :
♦ « Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! » (Ps 15, 11)
♦ « Ton amour me fait danser de joie. » (Ps 30, 8)
♦ « N’est-ce pas toi qui reviendras nous faire vivre et qui seras la joie de ton peuple ? » (Ps 84, 7)
♦ « Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ! » (Ps 104, 3)
♦ « Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » (Jean 15, 11)
♦ « Vous en tressaillez de joie [de se savoir héritiers du royaume de Dieu], même s’il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves. » (1 Pierre 1, 6)
♦ « Lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d’une joie inexprimable qui vous transfigure. » (1 Pierre 1, 8)
♦ « Le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. » (Romains 14, 17)
♦ « Et vous, vous avez commencé à nous imiter,nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves avec la joie de l’Esprit Saint. » (1 Thessaloniciens 1, 6)
♦ « En définitive, frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. » (2 Corinthiens 13, 11)
♦ « Enfin, mes frères, soyez dans la joie du Seigneur. » (Philippiens 3, 1).
…Enfin, mes chers amis, permettez-moi, donc, après saint Paul, de vous souhaiter cette joie divine en plénitude, celle qui fait rayonner le Christ et l’amour de son Église. C’est tout le bien que je vous souhaite :))
Vincent Terrenoir