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Pour l’Unité

du monde par l’Église catholique

« Rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11, 52)
▪︎ Publié il y a 5 ans ▪︎

La dignité des fidèles laïcs dans l’Église-Mystère

JE SUIS LA VIGNE, VOUS ÊTES LES SARMENTS

Résumé de l’enseignement :

Les laïcs agissent dans le monde en tant que participants de l’Église-Mystère. C’est seulement à l’intérieur du mystère de l’Église comme mystère de communion que se révèle « l’identité » des fidèles laïcs, leur dignité originelle. Et c’est seulement à l’intérieur de cette dignité que peuvent se définir leur vocation et leur mission dans l’Église et dans le monde.

Les laïcs sont aussi l’Église (depuis Vatican II, le Concile a refusé la solution facile d’une définition négative et s’est ouvert à une vision nettement positive ; il a manifesté son intention fondamentale en affirmant la pleine appartenance des fidèles laïcs à l’Église et à son mystère).

 

Le mystère de la vigne

8. L’image de la vigne est utilisée dans la Bible de multiple façon et avec diverses significations : en particulier, elle sert à exprimer le mystère du Peuple de Dieu. Dans cette perspective plus intérieure, les fidèles laïcs ne sont pas simplement les ouvriers qui travaillent à la vigne, mais ils sont une partie même de la vigne : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments » (Jean 15, 5), dit Jésus.

Déjà dans l’Ancien Testament, les prophètes, quand ils veulent parler du peuple élu, recourent à l’image de la vigne. Israël est la vigne de Dieu, l’ouvrage du Seigneur, la joie de son cœur : « Je t’avais plantée comme une vigne de choix » (Jérémie 2, 21) ; « Ta mère ressemblait à une vigne plantée au bord de l’eau. Elle était féconde et feuillue grâce à l’abondance de l’eau » (Ézéchiel 19, 10) ; « Mon ami avait une vigne sur un coteau plantureux. Il en retourna la terre et en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité…» (Isaïe 5, 1-2).

Jésus reprend le symbole de la vigne, et Il l’emploie pour révéler certains aspects du Royaume de Dieu : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir, et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons et partit en voyage » (Marc 12, 1 ; cf. Matthieu 21, 28 et suivants).

L’évangéliste Jean nous invite à aller encore plus profond et il nous introduit à la découverte du mystère de la vigne : elle est le symbole et la figure non seulement du peuple de Dieu, mais de Jésus Lui-même. Lui, Jésus, est le cep de vigne, et nous, les disciples, nous en sommes les sarments ; Lui est la « vraie vigne », à laquelle, pour vivre, sont unis les sarments (cf. Jean 15, 1 et suivants).

Le Concile Vatican II, reprenant les différentes images bibliques qui éclairent le mystère de l’Église, propose de nouveau l’image de la vigne et des sarments : « La vigne véritable, c’est le Christ ; c’est Lui qui donne vie et fécondité aux rameaux que nous sommes : par l’Église nous demeurons en Lui, sans qui nous ne pouvons rien faire (Jean 15, 1-5) ». C’est l’Église elle-même, donc, qui est le vignoble évangélique.

Elle est mystère parce que l’amour et la vie du Père, du Fils et de l’Esprit Saint sont le don absolument gratuit offert à tous ceux qui sont nés de l’eau et de l’Esprit (cf. Jean 3, 5), appelés à vivre la communion même de Dieu, à la manifester et à la communiquer dans l’histoire (mission) : « En ce jour, dit Jésus, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous » (Jean 14, 20).

Désormais, c’est seulement à l’intérieur du mystère de l’Église comme mystère de communion que se révèle « l’identité » des fidèles laïcs, leur dignité originelle. Et c’est seulement à l’intérieur de cette dignité que peuvent se définir leur vocation et leur mission dans l’Église et dans le monde.

Qui sont les fidèles laïcs ?

9. Les Pères du Synode ont très justement noté la nécessité de déterminer et de proposer une description positive de la vocation et de la mission des fidèles laïcs, grâce à une étude approfondie de la doctrine du Concile Vatican II, à la lumière des plus récents documents du Magistère et de l’expérience de la vie de l’Église, elle-même guidée par l’Esprit Saint.

Pour répondre à la question « qui sont les fidèles laïcs ? », le Concile a refusé la solution facile d’une définition négative et s’est ouvert à une vision nettement positive ; il a manifesté son intention fondamentale en affirmant la pleine appartenance des fidèles laïcs à l’Église et à son mystère, et le caractère particulier de leur vocation, dont le propre est, d’une manière particulière, de «chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu». « Sous le nom de laïcs – ainsi s’exprime la Constitution Lumen gentium – on entend ici l’ensemble des chrétiens qui ne sont pas membres de l’ordre sacré et de l’état religieux reconnu par l’Église, c’est-à-dire les chrétiens qui, étant incorporés au Christ par le baptême, intégrés au Peuple de Dieu, faits participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, exercent pour leur part, dans l’Église et dans le monde, la mission qui est celle de tout le peuple chrétien ».

Déjà Pie XII affirmait : « Les fidèles, et plus précisément les laïcs, se trouvent sur la ligne la plus avancée de la vie de l’Église ; par eux, l’Église est le principe vital de la société humaine. C’est pourquoi, eux surtout, doivent avoir une conscience toujours plus claire, non seulement d’appartenir à l’Église, mais d’être l’Église, c’est-à-dire la communauté des fidèles sur la terre, sous la conduite du Chef commun, le Pape, et des Évêques en communion avec lui. Ils sont l’Église ».

Conformément à l’image biblique de la vigne, les fidèles laïcs, comme tous les membres de l’Église, sont des sarments, branchés sur le Christ, qui est Lui, la vraie vigne, et c’est par Lui qu’ils sont rendus vivants et donneurs de vie.

L’insertion dans le Christ au moyen de la foi et des sacrements de l’initiation chrétienne est la racine première qui crée la nouvelle condition du chrétien dans le mystère de l’Église, qui constitue sa « physionomie » la plus profonde, qui est à la base de toutes les vocations et du dynamisme de la vie chrétienne des fidèles laïcs: en Jésus-Christ mort et ressuscité, le baptisé devient une «créature nouvelle» (Galates 6, 15 ; 2 Corinthiens 5, 17), une créature purifiée du péché et vivifiée par la grâce.

Ainsi donc, ce n’est que par l’exploitation des mystérieuses richesses que Dieu donne aux chrétiens dans le baptême qu’on peut dessiner la « figure » du fidèle laïc.

Christifideles laici

Chapitre I – JE SUIS LA VIGNE,
VOUS ÊTES LES SARMENTS
La dignité des fidèles laïcs
dans l’Église-Mystère

Exhortation apostolique

poste-synodale

de sa Sainteté

le pape Jean-Paul II

sur la vocation

et la mission des laïcs

dans l’Église et dans le monde

30 décembre 1988

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_exhortations/documents/hf_jp-ii_exh_30121988_christifideles-laici.html